Expérimentation CAPA : Colza et plantes compagnes, assurer son rendement tout en réduisant l’impact écologique.

Depuis plusieurs années, des travaux sont menés sur l’association du colza avec des légumineuses gélives. Ces essais se situent principalement dans les grands bassins de production. Le peu de références locales a poussé la CAPA à réaliser une expérimentation en ce sens. Avec son nouveau partenariat avec la « Plateforme agro-écologique d’Auzeville » et avec l’appui de Caussade Semences, la CAPA a mis en place une expérimentation chez un de ses adhérents dans des conditions de grandes parcelles. L’expérimentation sur l’association colza/légumineuse sera réalisée ici dans un but d’observer l’effet sur la fertilité des sols ainsi que ses effets directs sur le colza (concurrence des adventices, restitution d’azote, perturbation des insectes, …).

Quel est le principe ? La technique consiste à semer en quasi simultané et de façon précoce le colza et le couvert. L’important est de positionner un couvert ne présentant pas une concurrence en eau et lumière trop importante pour le colza en début de cycle afin que son implantation soit réussie. Associer le colza avec une légumineuse limite l’effet concurrentiel vis-à-vis de l’azote (la légumineuse favorisera la fixation symbiotique), le colza peut ainsi puiser plus facilement l’azote du sol. Pour que le colza présente au printemps un bon développement, on choisira des plantes compagnes qui devront être détruites durant l’hiver. L’objectif est de positionner des espèces gélives ou sensibles à la photopériode afin de favoriser une destruction naturelle de la plante compagne.

Quels intérêts ?

Améliorer la fertilité des sols : Le colza ne profitera que d’une partie de l’azote restituée par la dégradation du couvert. Le supplément de biomasse sera dégradé au niveau du sol et participera à l’amélioration à long terme de la structure et de la fertilité.

 La nutrition azotée du colza : en se dégradant, les plantes compagnes vont restituer au colza une partie de l’azote accumulée à l’automne. Le but étant de maintenir le rendement avec une dose d’azote plus faible comparé à un colza seul.

La concurrence vis-à-vis des adventices : l’impact des légumineuses sur la levée des adventices est assez faible, mais en revanche, leur développement est réduit par les plantes compagnes. Dans ce cas, on cherchera à réduire le programme herbicide comparé à un colza non associé.

Perturber les ravageurs : certaines légumineuses (les fèveroles notamment) ont un effet négatif sur certains ravageurs du colza comme le charançon du bourgeon terminal ou la grosse altise. Avec ce phénomène de perturbation, la protection insecticide sera adaptée et, si possible, réduite comparée à une conduite « classique ».

A partir des résultats et des observations, la CAPA proposera dès la prochaine campagne des associations colza/légumineuses adaptées aux conditions pédoclimatiques et aux exploitations locales. Toujours dans le but d’améliorer et de faire évoluer le conseil technique, les stratégies de lutte contre les adventices et les ravageurs intègreront ces nouveaux paramètres afin de tendre vers une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires tout en maintenant de bons résultats technico-économiques.